L’histoire de la mode : le Prêt-à-Porter

Si la production en série, les tailles standardisées et les prix défiant toute concurrence n'étaient pas la norme il y quelque temps, ils sont pourtant ce qui définit le prêt-à-porter d'aujourd'hui. La démocratisation de l'accessibilité, du pratique et de l'identique font aujourd'hui de la mode une toute autre expérience.

On vous expliquait dans un précédent article comment était née une partie de la mode sous le prisme de la naissance de la Haute-Couture ; mais aujourd’hui on évoquera une autre partie de la mode, qui a eu un engouement plus récent et qui a bouleversé notre façon de s’habiller : le Prêt-à-porter.

Et oui, si aujourd’hui toutes les maisons de couture ou presque ont leur collection de Prêt-à-porter en plus de leur collection de Haute-Couture, ce ne fut pas toujours le cas, loin de là ! Alors, en avant les histoires !

La naissance du prêt-à-porter

Entre le XIXᵉ et XXᵉ siècle, les maisons de Couture commencent à être des références qui font la mode. Cependant, et même encore au début du XXᵉ siècle, leurs créations ne sont destinées qu’à une population aisée, car pour la majorité encore de la population les vêtements sont réalisés à la maison : en effet, même sans parler de Haute-Couture, le vêtement reste cher même lorsqu’il est réalisé par des professionnels du métier. Mais la révolution industrielle ainsi que les grandes inventions qui marquent le XIXᵉ siècle comme la machine à coudre inventée en 1851 vont permettre de changer cela.

Le monde voit naître des industries et des usines, les méthodes de travail se standardisent, les productions doivent augmenter pour répondre à la croissance et la demande de la population, et le monde du textile n’y échappe pas.

Apparaît alors l’ancêtre du Prêt-à-porter, et ce même bien avant la Haute-Couture: c’est la confection. La confection de vêtements en série se destine d’abord aux uniformes et aux tailleurs masculins, puis se tourne ensuite sur la mode féminine. Et bien que l’évolution se fait modérément, les confectionneurs étant des petites entreprises souvent familiales et que les méthodes de production restent en partie artisanale, des vêtements confectionnés commencent de plus en plus à être produit et à se vendre, notamment dans les grands magasins, qui voient eux aussi le jour avec la révolution industrielle.

Mais c’était sans compter sur nos fameuses Françaises ! En effet, si ailleurs dans le monde comme aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Angleterre, la confection de vêtements prend de l’ampleur, la Française la boude encore au début du XXᵉ siècle, car elle la juge comme de piètre qualité, pas assez personnalisée pour elle et préfère le monde de la Haute-Couture, du luxe et du sur-mesure. Cependant, la Première Guerre mondiale puis le crash boursier de 29 vont pousser les entreprises de confection à s’imposer, en proposant des vêtements beaucoup plus accessibles. Avec la Deuxième Guerre mondiale, le monde du textile se voit extrêmement ralenti, avec des pénuries de textiles et c’est aussi le monde de la Haute-Couture qui en pâtît. Mais avec la Libération, le monde des années 50 a envie de vivre ! Le monde du textile en France se métamorphose alors, notamment par une forte influence...

Mode populaire et émancipation de la femme

Pour libérer la France, les troupes américaines sont venues en aide. Et elles ont apporté avec elles l’évolution de la confection : le Ready-to-Wear. Les confectionneurs comprennent alors que pour attirer une nouvelle clientèle, ils doivent se moderniser. Ils adoptent la traduction du Ready-to-Wear, le Prêt-à-porter, travaillent de plus en plus avec la presse et les médias et tout s’emballe très vite. Parallèlement, le monde de la Haute-Couture reprend de plus belle, notamment avec le “New look” de Christian Dior, que toutes les femmes veulent avoir. Si les femmes retournent au foyer après la guerre, les évolutions dans l’électro-ménager, les médias, la presse qui sèment les tendances en matière de mode et de cosmétique, la femme des années 50 veut prendre soin d’elle et à du temps pour cela. La mode commence sa réelle démocratisation.

Mais le Prêt-à-porter, même s’il attire, manque encore de légitimité surtout auprès de la Haute-Couture. Qu’à cela ne tienne ! Le travail fait avec les médias fonctionne, le Prêt-à-porter est plébiscité, car il incarne la modernité et il prend confiance en lui, en faisant même les tendances et en parlant de styles aux consommatrices.

En 1958 a lieu le Salon du Prêt-à-porter et il devient le lieu de regroupement des grands Créateurs et confectionneurs : le monde de la Haute-Couture s’intéresse désormais au Prêt-à-porter. Pierre Cardin est alors l’un des premiers a proposé une collection de Prêt-à-porter pour femme, en 1959. Puis ce sera au tour d’Yves Saint-Laurent, en 1961, très célèbre pour avoir démocratisé le tailleur pantalon pour la femme.

Car, si dans les années 60 c’est l’essor du Prêt-à-porter, force est de constater que la mode est à la fois actrice et témoin de l’émancipation de la femme. En effet, cela avait déjà commencé avec les années folles et Chanel, avec la coupe à la garçonne, la simplification dans les coupes, l’affranchissement du corset. Mais les années 60 sont les années de toutes les audaces, avec des formes féminines assumées, des mini-jupes, le bikini et plus de pouvoir pour les femmes avec le tailleur pantalon, car comme Pierre Bergé l’a dit : “ Si Chanel a libéré la femme, Saint-Laurent leur a donné du pouvoir.”

Assumer sa féminité, s’affirmer, voici ce que le monde de la mode n’a de cesse de prôner, à travers le temps et suivant son époque, même si cela a aussi eu ses travers, comme les dictats de la mode et une perpétuelle frénésie à vouloir (devoir ?) consommer plus.

Aujourd’hui, le phénomène de fast-fashion

Qui aujourd’hui n’a pas entendu parler de la Fast-Fashion ? À l’ère du réchauffement climatique (commencé il y a déjà bien longtemps hélas), cette mode effrénée, qui produit toujours plus, pour proposer toujours plus, pour que le monde consomme toujours plus est remis en cause.

Si le monde de la fin du XIXᵉ siècle s’exaltait de cette consommation, le monde du début du XXᵉ siècle s’indignait, et pour cause. 17 à 20% de la pollution de l’eau mondiale est causée par l’industrie textile ; 1,2 milliard de tonnes de quantité de gaz à effet de serre est émis chaque année par l’industrie textile, ce qui en fait l’une des industries la plus polluante au monde; et nous aurions tant d’autres données alarmantes à vous communiquer sur ce sujet.

Alors que faut-il faire ? Balayer d’un revers de main tous ces siècles où le monde du textile, de la mode s’est construit ? Chez anamod, on aime à penser que nul passé ne peut être effacé et qu’il nous rattrapera forcément. Pourtant, c’est en comprenant notre passé qu’on peut agir maintenant et demain. Alors, sans le renier, en assumant notre héritage, on peut créer la mode de demain.

Et vous quand est-ce que vous commencez ? Parce que nous, la (r)évolution est en marche, alors rejoignez-nous !

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